Entre citrouilles et lanternes, la mort se célèbre partout, mais pas de la même manière.
Les origines d’Halloween : de Samain à la fête moderne.
Cette fête a des origines païennes et constitue la survivance d’une ancienne célébration druidique appelée Samain, qui se tenait en novembre en gaélique.
Cette nuit marquait la fin des récoltes et le début de l’hiver, moment où l’on croyait que les esprits des morts revenaient parmi les vivants. Pour se protéger, les Celtes allumaient des feux et portaient des costumes.
Samain = fin de l’été
Le rapport avec la Toussaint ?
Fête païenne, Samhain (ou Samain) ne tarde pas à poser problème à l’Église, qui cherche, tout au long du Moyen Âge, à imposer son monopole sur le surnaturel. Le but est de remplacer les rites païens celtes du Samain par une fête chrétienne, dans le but de christianiser l’Europe.
Au VIIIe siècle, le pape Grégoire III impose le Ier novembre comme date pour la Toussaint. Et au XIIIe siècle, la commémoration des défunts s’étend, avec le 2 novembre devenu le Jour des morts.
La fête de Samain perdure toujours.
Halloween, contraction de l’expression anglaise « All Hallows’ Eve » (« la veille de la Toussaint »), a été importée aux États-Unis par les immigrants irlandais au 19e siècle. Elle est devenue une célébration festive avec déguisements, bonbons et citrouilles sculptées. Aujourd’hui, Halloween est fêtée partout dans le monde, combinant traditions anciennes et culture populaire moderne.
🎃 Pourquoi la citrouille à Halloween ?
Tout vient d’une vieille légende irlandaise : Jack, une âme damnée, errait dans la nuit avec une lanterne creusée dans un navet. En arrivant en Amérique, les immigrants ont remplacé le navet par une citrouille, plus facile à sculpter. Depuis, elle est devenue le symbole incontournable d’Halloween, entre tradition, protection et décoration.

Halloween en Asie aujourd’hui : une fête en pleine expansion.
Halloween, fête d’origine occidentale, s’est peu à peu implantée dans plusieurs pays d’Asie, notamment dans les grandes villes et les milieux urbains modernes. Si la fête n’a pas de racines traditionnelles dans la région, elle séduit surtout les jeunes générations, les expatriés, et les communautés internationales.
Dans les grandes métropoles comme Shanghai et Pékin, Halloween s’invite dans les bars, les centres commerciaux et les écoles internationales, avec des soirées costumées, des décorations et des événements thématiques. Cependant, la fête reste principalement festive et commerciale, sans connotation religieuse.
La chine a-t-elle sa propre fête des morts ?
En Chine, la fête des morts s’appelle le Zhongyuan Jie (中元节), ou Fête des Fantômes, célébrée le 15e jour du 7e mois lunaire (généralement en août). Selon les croyances taoïstes et bouddhistes, ce jour-là, les portes du royaume des morts s’ouvrent, permettant aux esprits et aux âmes errantes de revenir parmi les vivants. Les familles rendent hommage aux ancêtres.
Ce qu’on fait pendant cette fête :
- Brûler du papier-joss : faux billets, vêtements et objets en papier destinés aux défunts dans l’au-delà.
- Faire des offrandes de nourriture : fruits, plats, alcool, déposés sur des autels ou devant la maison.
- Allumer de l’encens et des bougies : pour guider et calmer les esprits.
- Assister à des rituels religieux : des moines ou prêtres taoïstes prient pour libérer les âmes des souffrances.
- Éviter certaines activités : comme se baigner la nuit ou sortir seul, car les esprits seraient actifs et parfois dangereux.
C’est une fête de respect, d’apaisement et de piété filiale, plus spirituelle, contrastant avec la dimension plus festive et commerciale d’Halloween, importée récemment en Chine.
L’Âme en MTC : entre défunts et Halloween
En Médecine Traditionnelle Chinoise, l’âme est composée de trois aspects :
- Hun (âme éthérée), liée au foie, qui quitte le corps à la mort et se connecte aux ancêtres,
- Po (âme corporelle), rattachée aux poumons, représentant l’attachement matériel pouvant entraîner des esprits errants,
- Shen (âme spirituelle), logée dans le cœur, reflet de la conscience et de la paix intérieure.
Alors qu’Halloween se concentre sur l’effroi, les déguisements et la fête autour des fantômes, la MTC, à travers le Zhongyuan Jie, rappelle que ces âmes — le Hun, le Po et le Shen — méritent respect et attention pour éviter qu’elles ne deviennent sources de déséquilibre ou de malchance.
Cette approche profonde souligne que la mort n’est pas une fin brutale, mais une transition dans laquelle les âmes continuent d’interagir avec le monde des vivants. Le Yin et le Yang, principes fondamentaux de la MTC, s’appliquent aussi ici : il faut équilibrer la lumière et l’ombre, la vie et la mort, le visible et l’invisible.
Cette vision illustre la profondeur spirituelle des rituels chinois face à la mort, où l’âme continue d’exister et d’influencer la vie.
